Le Parc
Après la seconde guerre mondiale, les parents de Suzanne Lipinska achètent d’une part les parcelles du Moulin aux héritiers de Louis Renault (fondateur de la célèbre firme), et d’autre part celles de la propriété mitoyenne appartenant à Jean-Jules Ladislas Piotruszynski, banquier français d’origine polonaise. Ce dernier a fait réaliser, entre 1908 et 1915, un parc de rocailles d’une ampleur peu commune.
Deux cents artisans italiens auraient, dit-on, travaillé pour réaliser cette œuvre et réussir à en faire l’un des plus beaux exemples de ce style que l’on retrouve également dans certains grands parcs parisiens ou de province. Cette création exceptionnelle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 2008.
Des terrasses étagées, des kiosques, des rambardes travaillées imitant le bois et des ensembles de rochers constituent un ensemble d’éléments dits « rustiques » d’une grande richesse qui crée une fausse nature se mêlant harmonieusement à la vraie. Le parc de rocailles propose ainsi des promenades aux ambiances variées, s’étageant de la Seine au plateau – du Moulin au Théâtre- sur 30 mètres de dénivelé. Si la partie basse permet au promeneur de jouir du bord de l’eau et de ses vues proches sur les îles et sur le village de Portejoie, la grande terrasse du Théâtre offre son magnifique panorama sur la vallée de la Seine.
Les réalisations en faux bois d’Andé sont d’une homogénéité remarquable dans leur ensemble mais d’une grande diversité dans le détail. Les artisans ont réalisé en ciment – parfois teinté de rouge, d’ocre, de vert – de fausses attaches, de faux écrous ou encore de fausses vis. Une partie de ce patrimoine exceptionnel a fait l’objet, à l’été 2022, d’une restauration exemplaire grâce au soutien de la Mission Bern, de la Fondation du patrimoine, de la DRAC Normandie et de l’agglomération Seine-Eure (Rocailleur : Philippe Le Féron – Sté Hélice. Architecte du Patrimoine : Marie Caron).